Comprendre 900 millions de personnes

Les six grandes langues latines avec le statut de langues officielles d’état (catalan, espagnol, français, italien, portugais et roumain), y compris dans leurs variantes régionales (brésilien, québécois, argentin, etc...) comme les langues romanes dites régionales ou locales (langues d’oc, galicien, etc.), disposant ou non d’un statut officiel, représentent plus de 900 millions de locuteurs à travers le monde.

900 millions de locuteurs dans le monde !

Selon ethnologues.com, cité par Wikipédia, il y avait en 2009, 329 millions d’hispanophones, 250 millions de francophones, 240 millions de lusophones, près de 62 millions d’italophones, et 26 millions de personnes parlant le roumain. Soit 907 millions de personnes. Mais cette estimation ne prend en compte que les locuteurs de langue maternelle. Il faut donc leur ajouter toutes celles et ceux qui parlent une des langues romanes comme langue seconde. On dépasse ainsi largement le milliard.

Géographiquement, l’Océan Atlantique est un océan latin. Il est devenu, en quelque sorte, la Méditerranée du XXIe siècle. Toute l’Amérique latine (ou presque) est hispanophone, lusophone ou francophone. L’ Amérique du Nord a pour langues officielles, l’anglais, le français et l’espagnol, donc deux langues latines (et les États-Unis deviennent peu à peu un état bilingue).

À l’Est de l’Atlantique, tous les pays du Sud-Ouest de l’Europe (France, Italie, Espagne et Portugal), sont romanophones ou partiellement romanophones (Belgique avec le français et la Suisse avec le français, l’italien et le romanche). Il faut leur ajouter la Roumanie et la Moldavie, elles aussi de langue latine, mais enchâssées dans un monde slave.

Au Sud, le Maghreb arabisant parle fréquemment le français (la fameuse Arabo-francophonie) ou l’espagnol. Toute la façade de l’Afrique de l’Ouest parle également plus ou moins fréquemment le français ou le portugais.

Ailleurs, c’est, dans l’Océan indien, en Asie et dans le Pacifique que l’on trouve d’autres pays ou régions complètement ou plus ou moins partiellement romanophones. Avec toute la côte ouest américaine largement hispanisée, il y a, de facto, un continuum linguistique hispanique de la Terre de feu à Seattle. La moitié des côtes du Pacifique sont de langue romane !

Comprendre les langues latines est donc nécessaire si l’on souhaite voyager un peu, faire des affaires à l’international, ou simplement s’ouvrir aux cultures d’une large part de l’Humanité.

Développer son autonomie

Les méthodes d’intercompréhension (ou compréhension croisée) s’appuient sur les grandes ressemblances ou similarités entre les langues d’une même famille (langues romanes, langues germaniques, langues scandinaves, ...) pour permettre une compréhension beaucoup plus rapide et avancée.

Croiser les langues latines, c’est bien plus simple !

L’apprentissage par famille de langue est souvent facilité par leur origine commune : dans le cas des langues latines ou romanes, elles dérivent toutes du latin et ont finalement beaucoup plus en commun que de différences. Il est donc plus simple et surtout plus rapide d’appréhender ensemble quatre ou cinq langues d’une même famille, en les croisant, que d’apprendre à comprendre une seule langue à la fois.

Tout le mécanisme de l’intercompréhension repose sur la proximité entre les langues ; ce que je sais d’une langue, naturellement ou par l’apprentissage, peut être transféré sur une autre, pour la comprendre, l’apprendre à son tour.

L’idée est ancienne, la pratique aussi. Si nous avons du mal à nous persuader, c’est que notre approche des langues a été viciée par une représentation technique et isolée de chaque langue, comme si chacune était fermée sur elle-même, en silo. Certes, chaque langue a son "génie" propre ; mais elle partage tellement avec ses sœurs ou cousines !

En quelques heures d’ateliers pratiques - une cinquantaine généralement pour la compréhension écrite - les locuteurs d’une langue - des francophones, par exemple - parviennent aisément à lire des textes de langues voisines comme le portugais, l’espagnol, le roumain, l’italien ou le catalan sans recourir constamment au dictionnaire. À titre de comparaison, il faut 600 heures minimum pour comprendre puis maîtriser, écrire et parler, une seule et unique langue.

Parallèlement, ces ateliers développent les facultés naturelles de compréhension des langues, elles les révèlent et les affutent, ce qui permet à chacun, ensuite, de les appliquer à des langues non abordées lors des ateliers. On y apprend à apprendre les langues.

Ainsi, ces ateliers sont une excellente préparation pour un apprentissage plus poussé et beaucoup plus rapide d’une ou de plusieurs langues en particulier.

Apprendre à comprendre : les avantages

Une technique naturelle...

Enfant, on commence par comprendre ce que disent ou écrivent les autres - les adultes, bien souvent - avant de produire soi-même un discours. Quand on commence à parler, on fait des fautes, ce qui est normal. Ce n’est que petit à petit que l’on en vient à s’exprimer correctement et à maîtriser la syntaxe et un large vocabulaire.

Les langues, c’est d’abord un jeu d’enfants !

La compréhension croisée des langues reprend, de façon consciente, technique et accélérée (heureusement !), ce cheminement tout en l’étendant à un grand nombre de langue d’une même famille. Les processus mis en place pour l’apprentissage de la langue maternelle sont réveillés et appliqués systématiquement à quatre ou cinq langues : on commence par les comprendre de façon approximative, puis, au fil des ateliers, on acquière les clefs qui permettent de les comprendre de façon de plus en plus précises.

... et préparatoire...

Les expériences menées, depuis 20 ans, auprès d’étudiants des universités, notamment par la linguiste Claire Blanche-Benveniste, ou auprès de groupes d’adultes montrent que ces ateliers révèlent les capacités d’apprentissage et de compréhension des langues étrangères souvent inhibées par les méthodes d’enseignements plus classiques.

Élargissez vos horizons linguistiques.

Là où les méthodes de compréhension croisée favorisent le "tâtonnement linguistique", soit la méthode naturelle des débutants, et l’apprentissage ouvert, les méthodes classiques sont souvent plus cloisonnées (on apprend une langue mais on ne développe pas de capacité d’apprentissage des langues) et demandent presque immédiatement une perfection grammaticale ou sémantique (les fameux "faux-amis" et "verbes irréguliers") pour les différents exercices de thème ou de version bien souvent rebutants et sclérosants.

Premier avantage donc, les ateliers de compréhension croisée préparent très bien à un apprentissage plus poussé pour devenir un locuteur actif d’une langue en particulier : autrement dit quand vous devenez capable d’écrire et de parler dans cette langue.

... pour une plus grande ouverture professionnelle et culturelle

Les méthodes de compréhension croisée ont aussi des avantages plus immédiats : elles donnent une grande liberté intellectuelle, économique et culturelle.

Comprendre les autres, c’est être plus libre !

Vous voyagez, vous faites des affaires à l’international, vous voulez lire dans le texte des journaux étrangers, vous informer différemment. Comprendre les langues vous ouvre immédiatement beaucoup plus de portes, accélère vos démarches, n’entrave plus vos déplacements, élargit vos horizons. Bref, vous devenez beaucoup plus libre.

Dans le monde actuel, en effet, la compréhension, être réceptif, est aussi, voire bien plus, nécessaire que de parler et d’écrire parfaitement plusieurs langues. Tout simplement parce que la plupart des gens ont beaucoup plus l’occasion de comprendre que de parler ou d’écrire dans une langue étrangère.

Prenons un simple exemple : Wikipédia. La très célèbre encyclopédie participative se nourrit d’articles écrits par des bénévoles du monde entier et dans un grand nombre de langue. Là est sa force. Or, en fonction des sujets traités ou recherchés, l’article de référence (celui qui vous donnera la meilleure information) n’est pas obligatoirement en français ou en anglais. Il peut être en espagnol, en italien, en portugais, etc. Pouvoir lire ces articles, les comprendre même de façon légèrement approximative (mais on comprend toujours mieux quand on s’intéresse à un sujet précis) est une grande force.

C’est aussi un avantage professionnel...

Pour le plus grand nombre, donc, les livres, mais aussi internet, la presse écrite, voire les télévisions ou les radios (pour la phase de compréhension orale) permettent aujourd’hui d’entrer en contact de façon simple et régulière avec un grand nombre de langues comme avec les cultures et les économies associées.

Sur le plan professionnel, comprendre les langues latines est un plus indéniable. Vous pouvez faire des affaires des économies émergentes comme le Brésil ou la Roumanie sans parler ni le portugais, ni le roumain et passer par une langue tierce (souvent l’anglais). Mais ne pas comprendre ces langues, ni vos interlocuteurs brésiliens ou roumains, et ne pas avoir accès à leurs cultures ou simplement à leurs habitudes est un handicap certain (voire fatal pour vos affaires !). Or, avec les méthodes de compréhension croisée, vous développerez rapidement les capacités nécessaires pour comprendre vos interlocuteurs brésiliens, comme roumains, mais aussi italiens, argentins, etc.

 voir l’article : comprendre plus d’un milliard de gens.

Pour être pragmatique, au bout d’un peu plus de 100 heures d’ateliers vous pouvez mettre toutes ces langues sur votre CV avec la mention « comprises à l’écrit comme à l’oral ».

... et une grande force culturelle.

Sur le plan personnel, accéder, dans le texte, à un grand nombre de cultures différentes est un enrichissement inégalable, surtout dans un monde ouvert comme le nôtre.

En savoir plus sur les ateliers

L’école latine propose des cours, sous forme d’ateliers, dans lesquels vous êtes mis immédiatement en contact avec des textes en italien, espagnol, roumain, catalan, portugais, etc.

L’idée simple est que favoriser le tâtonnement linguistique, chez quelqu’un qui ne connait absolument pas une langue, engendre et affûte des réflexes d’analyse linguistique à partir de sa propre langue. On compare les mots ou les structures de phrase d’une langue cousine avec ceux que l’on connaît dans sa langue ou dans les autres langues de la même famille. D’où l’expression de compréhension croisée.

Généralement, ils sont très proches et on se rend compte soudainement qu’il est possible de comprendre le sens général d’un texte, que les "barrières" linguistiques ne sont pas si élevées, et qu’un peu de travail permet de les franchir sans trop de difficultés.

Des cours sous formes d’ateliers

Les professeurs servent de guides. Ils sont là pour tirer leçon des difficultés rencontrées et abaisser certains obstacles. Par exemple, la manière conventionnelle d’écrire les sons change d’une langue à l’autre, mais les sons restent bien souvent à peu près les même. Là où le français met un "gn" (espagne), l’espagnol met un "ñ" (españa), le portugais un "nh" (espanha), et l’auvergnat un... "nh" comme en portugais ! Les professeurs sont aussi là pour montrer les grandes similitudes entre les langues et créer des rapprochements. Ou bien mettre en valeur la façon dont certaines langues se distinguent, sur des points précis, du reste de la grande famille latine. Le roumain, par exemple, est la seule langue romane qui met l’article après le mot (au lieu de dire "le chien" le roumain dit "chienle").

De la pratique plutôt que des leçons

Le travail en groupe favorise l’entraide et le tâtonnement linguistique collectif. Un obstacle sémantique ou une difficulté de compréhension peuvent être levée bien plus facilement au sein d’une réflexion groupée qu’individuellement. On apprend des uns des autres.

Les ateliers d’intercompréhension se font en partenariat avec l’Association pour la promotion de l’intercompréhension de langues